Le paysage delphique

Le site archéologique de Delphes et la région entourée des massifs du Parnasse, de Giona et de Kirphi et étendue entre les habitats d'Amfisse, d'Arachova, des Delphes, de Desfina, d'Itéa, de Kirra, de Agios Georgios (Saint-Georges), de Agios Constantinos (Saint-Constantin) et de Sernikaki, constitue un monument de haute esthétique, de valeur historique mondiale et d'importance artistique exceptionnelle; c'est pour ça qu' il est inscrit dans la Liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

A part les monuments du site archéologique des Delphes, la région comprend aussi plusieurs monuments et sites archéologiques de la période préhistorique jusqu' à l'époque moderne, d'une valeur archéologique, historique, esthétique et sociale exceptionnelle, lesquels forment, avec leur entourage rural et forestier, le soi-disant paysage delphique; ils constituent des témoins de l'histoire de la région et ont contribué à la formation d'un centre éducatif et spirituel avec des valeurs intemporelles et universelles.

Afin de protéger la région qu'on appelait dans l'antiquité "terre sacrée" et on avait dédié au dieu Apollon, l'Etat grec a déjà dès 1991 institutionnalisé les zones de protection afin de maintenir intacte "la qualité unique du monument qui naquit de l'harmonie entre les ruines du sanctuaire et l'environnement intact (...). On doit avoir laissé son regard se trainer de la mer grise des arbres d'olives jusqu' a la vallée de Pleistos et dessous, sur la mer pétillante de la Baie de Itéa, afin de se rendre compte que la fonction de Delphes était d'unir les habitants des régions terrains et insulaires dans des rituels et festivals communs", selon le rapport de l'ICOMOS pour l'admission de Delphes dans la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. 


La géomorphologie de Delphes 

Delphes sont fondés au pied du volume imposant des Phédriades, deux rochers immenses qui appartiennent à la partie sud du massif du Mont Parnasse. Ils occupent un plateau étroit, peut-être le seul passage qui menait de l’Attique et de la Béotie vers le cœur de la Phocide et la Grèce occidentale. L’examen des fossiles a démontré que les rochers appartiennent à la période jurassique et crétacé. Les sols les plus moles sont surtout des roches calcaires, du schiste et des flysches. Dans nombreux endroits les plaques de schiste suivent des directions différentes, présentant ainsi des discontinuités, tout comme à l’emplacement exact du temple d’Apollon. Ceci résulte au fait que ces points aient une sensibilité accrue envers l’activité séismique, mais aussi envers la corrosion du sol. Ceci explique le  fait que, même si construits sur un emplacement montagneux et rocheux, les bâtiments de Delphes furent blessés à maintes reprises dans leur longue histoire par des séismes qui les ont entièrement détruits. D’autre part, la corrosion ainsi que le glissement des plaques, constituent des facteurs majeurs d’usure, ayant résulté d’un part aux effondrements de grands rochers, comme ceux qui ont détruit le premier temple en tuf à Marmaria et d’autre part au glissement constant du sol par-dessous des monuments antiques, particulièrement aux emplacements ayant une pente considérable, comme celui du théâtre antique de Delphes. 

Texte: Anthoula Tsaroucha, Archéologue, Dr. Aphrodite Kamara, Historien
Traduction :
Dr. Marioanna Louka, Archéologue,-traductrice